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La numérisation : quel impact pour les cadres ?

Conférence organisée par « Eurocadres » le 14 octobre dans les locaux de la confédération CFDT : L’impact de la digitalisation sur les métiers, les compétences, défis et opportunités.

A Paris, le 14 octobre 2016 les affiliés français d’Eurocadres, CFDT Cadres, CFTC Cadres, CGT-UGICT, FO Cadres, UNSA et SNES-FSU ont été invités à une conférence sur l’impact de la digitalisation sur le travail des cadres, managers ou experts.

Des intervenants européens représentant les syndicats nationaux, Eurofound, la Commission Européenne et des instituts de recherches, ont discuté et témoigné avec près de 130 syndicalistes de divers pays européens de l’impact de la numérisation ainsi que des solutions pour le monde du travail.

Vous trouverez ci-dessous le lien de la vidéo enregistrée lors de la conférence sur avec l’intégralité des débats disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=a4DP2ZKJGpc

Conférence organisée par « Eurocadres » le 14 octobre dans les locaux de la confédération CFDT : L’impact de la digitalisation sur les métiers, les compétences, défis et opportunités.

A Paris, le 14 octobre 2016 les affiliés français d’Eurocadres, CFDT Cadres, CFTC Cadres, CGT-UGICT, FO Cadres, UNSA et SNES-FSU ont été invités à une conférence sur l’impact de la digitalisation sur le travail des cadres, managers ou experts.

Des intervenants européens représentant les syndicats nationaux, Eurofound, la Commission Européenne et des instituts de recherches, ont discuté et témoigné avec près de 130 syndicalistes de divers pays européens de l’impact de la numérisation ainsi que des solutions pour le monde du travail.

Vous trouverez ci-dessous le lien de la vidéo enregistrée lors de la conférence sur avec l’intégralité des débats disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=a4DP2ZKJGpc

La numérisation : quel impact pour les cadres ?

Introduction de Thiébaut Weber,
Secrétaire Confédéral CFDT, CES, Belgique

JANUS, dans la mythologie romaine, est un dieu à deux têtes et à deux visages opposés. C’est la divinité du « changement » et de la « transition » gardien des passages et des croisements. Le Dieu « des commencements et des fins, des choix et des portes » : Une face tournée vers le « passé » et une face tournée sur « l’avenir ».

JANUS symbolise bien les « enjeux du numérique » dans la mesure où le numérique présente un double visage, celui des « opportunités » et des « risques » qui lui sont liés.

1ere table ronde : L’impact de la digitalisation sur les métiers, les compétences et la vie professionnelle des cadres – quels défis, quelles opportunités ?

La révolution numérique change le travail d’une façon significative. Elle touche aussi bien les tâches de routine que des occupations plus qualifiées. Dans cette première table ronde, nous tenterons d’explorer les changements sur les compétences et qualifications (déqualification) et les conséquences sur les formes de travail, le salaire ainsi que les problématiques de genre.

Christophe Degryse, chercheur senior 

Assistant du Directeur Général de l’Institut syndical européen (ETUI)

Approche macro-économique

Cette révolution étant vécue comme plus brutale que les autres, les questions qui se posent sont les suivantes : L’Intelligence  = un système connecté ? Si oui, avec quel prérequis ou compromis préalable pour encadrer cette intelligence connectée ? Si, non pourquoi ?

La 1ere révolution a été celle de la « vapeur », la 2eme révolution, celle du « moteur à explosion», la 3eme révolution, celle de « l’informatique » et enfin la 4eme révolution est celle de la « numérisation ou de la digitalisation ».

La digitalisation : Quelle technique ? Quel constat pour quel impact ?

- Le « Robot » = une automatisation complexe (computer rationalisation)

Quels sont les risques face à ce développement? :

  • Le robot va-t-il se substituer ou être complémentaire à l‘Homme ?
  • La question de la perte de contrôle et d’expériences des salariés ou des agents.
  • La question du management numérique, du contrôle des travailleurs et du risque de rupture de la confiance entre « travailleur/management ».
  • La question du risque d’intensification accru du stress ou burnout ?
  • La question de la perte de la notion du « temps de travail »
  • La question d’apprendre à obéir à un algorithme ou à un robot : Demain l’humain saura-t-il encore lire une carte « sans algorithme » ?

- Le « Crowd Employement » (FOULE emploi : quantité et masse de personnes disponibles pour un travail déterminé) = une économie de plateforme, de sous-traitance en « ligne-foule » (foule de personnes en ligne) via un « travail en ligne » (Online Working). Dans ce cadre, le « Macrowork » est une petite unité de valeur de travail, sans compétence particulière qui est proposée à la « Foule » (Exemple de travaux : transcription, encodage de données, taguer des photos).

Quels sont les risques du « Crowd Employement » (FOULE emploi) ?

  • La question de l’auto-organisation pour créer du bien commun ? (ex : la plateforme « wikipédia »)
  • La question qui consiste à favoriser « l’offre » et « la demande » (ex : les plateformes : UBER – AIRBNB – BLABLACAR… etc )  avec les slogans entendus « Faites de votre voiture, de votre appartement une machine à sous, à cash !» .
  • La question de la sous-traitance en ligne (online outsourcing) avec l’exemple de la traduction en ligne avec « Google traduction ».
  • La question de l’avantage « relatif » ou avantage « absolu », l’avantage par exemple d’avoir « un seul Facebook » et pas « deux Facebook » : permettant la domination de certains sur d’autres = oligopole
  • La question des ressources stratégiques : les « données » ou la data, grâce auxquelles « certains » sont devenus en quelque sorte « les Maitres de la donnée » donc du monde ?

La question qu’il convient de se poser d’après Christophe Degryse est la suivante : Est-ce que les entreprises dites « intelligentes » font le « Travail » ? (Traduction : Will the smart compagnies making working ?). Ces plateformes « intelligentes » de la « data » ont toutes rencontrées des problèmes réglementaires nationaux ou étatiques (ex : UBER – FACEBOOK – APPLE, etc…). ». Il convient, par conséquent, d’affirmer que c’est bien le membre au sein de la communauté (l’individu) qui va créer de la valeur ou de la richesse (donc du sens) et pas la plateforme. 

  • La question concernant le risque sur les données personnelles se pose avec l’exemple d’un constructeur automobile, qui communique automatiquement par exemple 20 gigas de données personnelles provenant directement de l’ordinateur intégré de la voiture en direction du constructeur (ex : communication automatisée du positionnement des 100 dernières places de parking de votre véhicule au constructeur).
  • La question de la monétisation de l’algorithme de « l’individu », liée à son comportement individuel.

La numérisation ou digitalisation quel enjeu pour l’emploi ?

  • La question du risque de sous-traitance mondiale (ex : la traduction des langues et des contre sens, liée à l’automatisation du système via Google-traduction).

-     La sous-traitance va-t-elle siphonner l’emploi?

-     La question de la concurrence salariale directe avec les travailleurs du monde entier.

-     La question de l’absence de relations sociales collectives avec la plateforme.

-     La question du règlement des litiges entre particulier, avec par exemple, la crainte de ne pas être au final, payé de sa prestation, en raison de l’absence de règles claires définies à l’avance, de leur contrôle et sans sanction financière ou juridique liées à l’infraction par exemple.

-     La question des travailleurs qui sont notés par les clients et l’opacité des notations.

-     La question du cadre du juridique et de la protection du travailleur (ex : pas de licenciement car déconnection automatique du compte du travailleur par la plateforme, si désaccord entre-eux) ; Pour résoudre le problème, on évacue le problème, donc on évacue le travailleur. Lien de subordination ou de collaboration ?

Le développement et la multiplication des « Robots » ou du « crowd working » entrainent trois conséquences concrètes pour la société humaine :

- Une destruction des emplois actuels.

- Une transformation des emplois  (ex : 47% des emplois transformés d’ici à 10 à 20 ans et 57% des emplois en Europe).

- Le déplacement géographique des emplois.

Quelle conséquence concrète ? Creusement de la classe sociale : « une petite poignée gagnera beaucoup et la majorité de travailleurs gagneront peu » ce qui pose la question à nouveau de la question de l’exploitation de « l’homme » par « l’homme ».

Point information: trois pistes à explorer selon Andrew G Haldane, Chief Economist at the Bank of England.

1 – « Relaxer » (détendre), reformer, distribuer et réduire le temps de travail.

2 – Former, réformer et mettre la compétence sur les processus de négociation.

3 – Redistribuer le travail.

 

Plus d’infos : http://www.etui.org/fr/L-ETUI

Dr Ala’a Shehabi, chercheuse senior,
The Work Foundation, UK

Pour elle, l’Europe n’a pas atteint ses objectifs. Les pays européens sont en retard par rapport aux USA et à l’Asie. Elle constate une « panne » (sur quoi ?), cela n’avance plus, on n’innove pas autant qu’avant…

Quelle est la nouveauté observée ? Création de nouveaux emplois, de nouvelles entreprises, et le devoir d’apprendre à travailler avec des robots, ou à défaut, les travailleurs perdront leur travail.

Son constat ou analyse :

Par exemple, Il y aura toujours besoin de secrétaire ou de secrétaire numérique. En Europe, la richesse irait en direction des banques, alors qu’en Asie la richesse irait en direction de la population.

La question de l’augmentation de la fracture sociale se pose à travers le numérique : La différence se creusera à nouveau de manière nette avec l’apparition du numérique entre les travailleurs qui seront dans l’avenir « peu qualifiés » et ceux qui seront « beaucoup qualifiés ».

Une Etude de « Mc Kinsey study » qui est sortie fin octobre dit que : Aux USA et en Angleterre, 30% de l’emploi est maintenant constitué par des indépendants. Pour ces derniers 70 % des travailleurs sont des occasionnels pour lesquels il s’agit simplement d’un complément de revenu « cerise sur le gâteau » (ex : étudiants) et par contre les 30% restant ont besoin d’avoir un revenu pour vivre = revenu primaire.

Cette étude repose sur :

- L’analyse du travail des « salariés occasionnels » (Casual earners)

- L’observation et l’analyse et du travail des travailleurs indépendants (free agents) réalisée par Thomas Piketty, économiste français, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

à ce jour, face à un cruel manque d’étude de la part de l’Europe, elle recommande à cette dernière la chose suivante :

- De créer une nouvelle régulation pour améliorer la nouvelle gouvernance en raison de l’absence de transparence.

- D’accélérer l’innovation.

- Poser la question de la mobilité internationale, du fait de la création de nouvelles compétences, mais aussi cela pose la question des risques de fermetures « physiques » des frontières suite aux tristes et cruels évènements actuels touchant l’Europe avec la problématique des migrants de masse.

- Réaliser et mettre en place une réforme fiscale homogène en Europe.

- Réaliser et mettre en place une réforme de l’éducation pour agir sur les mentalités.

2eme table ronde : Pour une société numérique inclusive : les enjeux pour la formation.

La formation est le nouveau mot d’ordre de la numérisation.

Quel type de formation est préférable et/ou souhaitable ? Formation initiale ? Permanente ? Comment rester à la page de façon continue, la formation est-elle une solution à tout ? Formation à distance ? (ex : MOOC) Formation présentielle ?

Éric PERES, Secrétaire général FO-Cadres, France.

Société numérique inclusive, les enjeux pour la formation.

Préambule :

Aujourd’hui, les acteurs du numérique en savent plus sur nous, que nous [Les travailleurs] en savons sur eux. La technologie n’est pas une fin en soi, c’est-à-dire un objectif, mais bien un moyen.

Nous pouvons encore peser sur les technologies en y mettant des prérequis en terme de protection par exemple sur le traçage (traçabilité « big brother »), le calcul des données (algorithmes) et la mise en réseau (interconnections).

Postulat :

En sachant que le numérique n’a rien d’extraordinaire, c’est simplement le processus de calculer rapidement et d’associer des données. La transformation s’opère par l’automatisation du travail manuel dans les activités de « la relation client et/ou les services ». Par exemple, l’utilisation d’outils ayant des capacités pour accompagner les personnes des services « Ressources Humaines » de l’Entreprise qui « conduit » via la machine (le calcul arithmétique) l’humain à prendre sa décision grâce à une assistance artificielle.

Alors la numérisation : « Mythe » de la liberté ou de l’aliénation ? Quels Risques et pour qui ?

Nous constatons une asymétrie d’information entre ceux qui collectent les données (donneur d’ordre ex : Google, Apple, Facebook, Amazon, etc.) et ceux qui les donnent (l’ensemble des travailleurs ou utilisateurs). D’où l’importance de former les salariés ou les travailleurs au risque de la dictature du calcul : qu’il y a t–il dernière cet algorithme ? Dictature de l’algorithme ? = dictature de gestion (du chiffre).

Alors la solution : Être moins docile ? Être moins résiliant ? Résister ? S’insurger ? Conséquence du risque ? Avoir un Travailleur docile = Résiliant ? Quel pourrait être la finalité de l’utilisation du numérique et des algorithmes ? Progression sociale et de l’humanité ? Et/ou rationalisation ? (souci de productivité).

Éric Peres milite pour qu’au sein des syndicats, des militants soient formés, car il existe un risque et des enjeux importants sur « crowd employement » via les plateformes (exemple la loi définit le rappel à la règle à postériori et non à priori : condamnation à 4% de son CA, si preuve d’utiliser à mauvais escient pour contrôler son salarié). Cependant, l’entreprise ne contrôle pas le risque à priori, mais à postériori et peut être tentée de se débarrasser du travail, donc du problème.

Plus d’infos : http://www.theworkfoundation.com/

Marina Aman, 2eme vice-présidente,
Unionen (syndicat), Sweden ( Suède)

La numérisation progresse dans certains secteurs d’activités : Bureau et administration (Office and administration) et Fabrication et production (Manufacturing and production). La numérisation, quel Impact sur la représentativité « Femme / Homme » ? Quel impact sur les 35 à 49 ans ?

Unionen = super Héros ?

Unionen, c’est 600 000 adhérents (population suédoise : 9,89 millions en 2016). La CFDT c’est plus de 860 200 adhérents (population française : 66,62 millions en 2016 = 1er syndicat en nombre d’adhérents en France). Pourquoi et en quoi la Suède et son syndicalisme sont-ils différents des autres pays et syndicats européens ? « Unionen = super Héros ? »

Présentation conjoncturelle :

En Suède, il est constaté que plus le nombre de syndiqués augmente, plus le revenu des travailleurs augmentent ! Pourquoi ? Car les syndicats et les Entreprises trouvent des solutions. En effet, pour eux « le syndicat » est mieux préparé que « le politique » pour avoir un système de flexibilité. Quel est l’objectif principal des syndicats et des entreprises? Organiser ensemble (entreprise et syndicat) un changement mutuel et positif pour l’ensemble des acteurs.

D’où vient la base de ce contrat social ? De la signature en 1992 entre les entreprises, les syndicats et l’Etat, d’un accord prévoyant une véritable « base commune » visant à anticiper des changements politiques éventuels. Cette base commune repose avant tout, sur des « valeurs mutuelles partagées », le principe d’efficacité et l’implication des acteurs. Par exemple, dans ce cadre de responsabilité, les employeurs suédois ont la responsabilité de former les travailleurs pour permettre leur employabilité.

Constat :

En suède ça va mieux, malgré les ruptures conjoncturelles; l’entreprise reste compétitive, le « hic » c’est que les salariés peuvent effectivement être licenciés plus facilement. Cependant pour toucher le fonds de chômage, il faut être membre du fonds de chômage comme en France (et/ou d’un syndicat ?), mais le niveau de dé dommageable pour les « cols blancs » est trop bas avec un maximum de 2000 €)

Suite à cet accord signé par les trois parties (Syndicats, Entreprises et l’Etat), quelle est la solution trouvée pour pallier à ce manque de revenu ? è « TRR Makes it work – trr’s mission » – se reposant sur une initiative entre employeurs et syndicats. En effet, en suède, l’affiliation au syndicat permet d’obtenir la création d’une « assurance complémentaire » limitée dans le temps avec des tranches supplémentaires pour compléter les revenus en cas de chômage = résultat ou conséquence ?  La moyenne pour trouver un nouveau Job est de 6 mois !

Exemple du pragmatisme « Ericsson » face à la crise (chute de bénéfice de -26% en 2016 = Ericsson a supprimé de nombreux poste de travail) : la majorité des salariés de Ericsson étaient des ingénieurs non diplômés. Aussi l’enjeu pour ces travailleurs étaient d’obtenir un diplôme pour permettre leur employabilité, et ainsi faire reconnaitre leurs compétences à travers leur profession, et leur expérience = VAE : succès !   
Cependant, la difficulté reste toujours le déséquilibre existant entre des « gens formés » et « la demande des entreprises ».

Plus d’infos (présentation en Français du syndicat suédois) : http://www.unionen.se/sites/default/files/about-unionen-franska.pdf

La numérisation : quel impact pour les cadres ?

Olivier Coppens, Attaché économique,

Représentation en France de la Commission européenne.

Programme « Nouvelles compétences dans le digital pour l’Europe» (DIGITAL SKILS – News skills agenda for Europe) :

Constat :

Dans l’éducation : 20 à 25 % des enfants sont formés par des professeurs qui ne sont pas à l’aise avec les nouvelles technologies. De plus, il y a plus d’hommes que de femmes dans les « SI » (Système d’Information) et le numérique. Il convient ainsi d’éviter de créer d’autres fractures ou déséquilibres, que l’on tente, par ailleurs, toujours de rectifier.

à priori, le métier « technologique de l’information » créerait trois autres métiers. Les pays Européens ont des compétences technologiques mais avec des inégalités en interne, exemple : les pays « scandinaves », sont les plus avancés et les pays « méditerranéens » sont les moins avancés.

La numérisation : quel impact pour les cadres ?

3eme table ronde : Les conséquences sociales de la numérisation sur les cadres. Quelles sont les conséquences sociales de ces nouvelles façons de travailler ? Équilibre vie préprofessionnelle/personnelle, droit à la déconnection…. Comment apprivoiser les nouvelles formes de management ? (contrôle par internet, à distance, télétravail…) Comment faire faire face à ces nouveaux modes de travail ?

La numérisation : quel impact pour les cadres ?

Jean-Luc Molins,
Secrétaire national, CGT-UGICT

Préambule :

Il est constaté la suprématie des « GAFA » d’origine nord-américain (« géants du Web » : Google, Apple, Facebook, Amazon) alors que paradoxalement, le web, a été créé en Europe par le CERN (Le CERN est aujourd’hui l’Organisation Européenne pour la Recherche Nucléaire » ;  À l’origine, l’acronyme correspondait à « Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire », un organe provisoire institué en 1952, qui avait pour mandat de créer en Europe une organisation de rang mondial pour la recherche en physique fondamentale. » Lorsque le Laboratoire vit officiellement le jour, en 1954, le Conseil provisoire fut dissout et la nouvelle organisation fut donc baptisée Organisation Européenne pour la Recherche Nucléaire. L’acronyme CERN fut toutefois conservé. : Il est Il a été l’une des premières organisations créée à l'échelle européenne).
C’est Tim Berners-Lee, un physicien britannique, qui a inventé le web au CERN en 1989. À l’origine, le projet, baptisé « World Wide Web » (
littéralement la « toile (d’araignée) mondiale » ou Internet), a été conçu et développé pour que des scientifiques travaillant dans les universités et les instituts du monde entier puissent échanger des informations instantanément.

Le numérique pose la problématique de l’utilisation de la technique de « l’outil asynchrone » : La demande est à peine partie que la réponse ou le retour (c’est pour hier !) au demandeur est déjà attendue ! Jean-Luc Molins constate qu’une personne qui travaille 30 heures, à priori travaille mieux que celui qui travaille 50 heures ; Par conséquent, pour lui il convient de « relaxer » (détendre), réformer et distribuer et réduire le temps de travail.

Définition de l’asynchronisme : Désigne le caractère de ce qui ne se passe pas à la même vitesse, que ce soit dans le temps ou la vitesse dite proprement dite, par opposition à un phénomène synchrone.

Quelle proposition industrielle ?

1 - Le progrès technique doit s’accompagner du progrès social.

2 - Rendre vertueuses les nouvelles technologiques (RSE = créer des conditions d’un cercle vertueux) en proposant la traçabilité, depuis la chaine de production, en passant par le magasin de distribution et pour finir chez le client.

3 - Au-delà de la formation, l’Enjeu serait de créer les prémices d’un « nouveau lieu économique et politique » pour construire un nouveau modèle coopératif, afin d’avoir l’opportunité de se rassembler autour d’un d’une même vision sur la  transformation numérique, mais conforme à notre modèle économique choisi par l’Europe.

Sandrino Graceffa,
Directeur Général, Smart, Belgique

 

SMART est une société mutualiste artistique belge  (75.000 membres) = une « organisation en parapluie » (Traduction : umbrella organisation). Les publics ciblés par la structure : sont des « intellectuels précaires » qui travaillent sous la forme de projets subis ou choisis et doivent se reconstruire un collectif de travail à chaque fois.

L’objectif de SMART est de minorer les effets de « l’UBERisation » dans le secteur « Créatif ».  Pour rappel : le mécanisme du système UBER transforme des salariés en travailleurs indépendants pour s’exonérer des charges sociales du contrat de travail.

SMART permet de travailler de manière autonome en leur offrant un statut de salarié ; un peu comme le « portage salarial » (intérim ou portage salariale) avec la différence que SMART appartient à 100% à l’ensemble de ses membres (système coopératif). Le capital et le bénéfice appartiennent et sont redistribués aux salariés sous la forme de protection « Sociale / Assurantielle » : c’est-à-dire lissage de leurs revenus de l’activité, pour leur permettre d’avoir un revenu régulier sur une année par exemple.

SMART est accusé d’accepter ses nouvelles formes d’emplois avec l’exemple de la société belge « Take Eat Easy », spécialisée dans la distribution de repas à vélo et présente dans 20 villes en Europe dont La France.   
SMART a ainsi repris les « 450 coursiers » de « Take Eat Easy ». Parmi ces coursiers, certains étaient déjà pris en charge par SMART, car ils exerçaient une activité artistique, et à ce titre souhaitaient exercer en plus une activité sportive de coursier. Pourquoi SMART a-t-il sauvé les 450 emplois de Take Eat Easy ?  Parce qu’Amazon et UBER, via un « capital-risque » (Venture-Capital ou VC), se sont retirés financièrement du marché de la société Belge et obligeant « Take Eat Easy à déposer son bilan.

Quel est le paradoxe du marché de Take Eat Easy ?

C’est quand il pleut, qu’il y a de la demande, et donc nous acceptons que « nos jeunes » pédalent sous la pluie, pendant que nous sommes à l’intérieur au chaud à attendre notre livraison. Ils étaient considérés comme des « entrepreneurs » qui n’étaient pas, car ils sont avant tout des travailleurs, c’est-à-dire des fournisseurs de services.

SMART a proposé une offre de service à ses clients, basé sur un nouveau standard (modèle économique) suivant :

1 - Trois heures minimum d’activité payées par le client.

2 - Le coursier est indemnisé pour son propre matériel.

2 - Un accompagnement du coursier sur les problèmes de sécurité avec la mise en place de formation.

Sur le papier, ce projet semble répondre aux attentes de ces secteurs, mais la question se pose sur le déploiement opérationnel du projet SMART et le respect des « valeurs » associées au mouvement mutualiste.

Plus d’infos : http://smartbe.be/fr/

La numérisation : quel impact pour les cadres ?

Irène Mandl,
Manager de recherche, Eurofound, Dublin

 

La demande crée de nouvelles formes d’emplois, avec des activités, des technologies, des lieux différents à employeurs multiples. La demande est portée par la rapidité et les prix bas de l’offre de service.

Des statuts du « Crowd Employement » (FOULE emploi) :

- Pas de convention collective.

- Pas de registre du commerce = pas de contrainte : la plateforme peut être dans un pays, l’employeur et le travailleurs dans un autre pays.

Les plateformes sont récentes et sont principalement connues entre utilisateurs par le « bouche à oreille ». Les travailleurs sont majoritairement des personnes jeunes. Ils n’ont pas l’intention de faire ce travail tout le temps, c’est momentanément « du plus » pour arrondir les fins de mois. Ce genre de travail permet d’emmagasiner pour ces jeunes travailleurs des expériences pour leurs CV.
« Malin, malin et demi pour ces jeunes travailleurs en manque d’expériences? »
Pas si sûr… avec ces plateformes qui sont des « ordinateurs de nuages » (cloud computeur ou cloud « Working »), car dans 20 ou 30 ans, ces personnes auront accumulé au final peu de droits sociaux (chômage, retraite, santé ou prévoyance etc…).


Les moins de ces plateformes :

Rémunérations basses, rentrées financières irrégulières, isolement social, de plus, le travail n’a pas de « pair » = pas épanouissant, donc pas motivant, et enfin pas de formation car l’entreprise pense que ce n’est pas à l’employeur d’investir dans ce domaine puisque ces travailleurs sont volatiles.

Ces plateformes peuvent voler le « bien intellectuel » (propriété intellectuelle) des clients utilisateurs. Cependant, aucune plateforme ne se ressemble et certaines peuvent avoir un standard de rémunération correcte et d’autres pas. Quelle régulation? De plus, elles peuvent changer de stratégie en cours de route (volatilité des stratégies)

Plus d’information : https://www.eurofound.europa.eu/fr

La numérisation : quel impact pour les cadres ?
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La numérisation : quel impact pour les cadres ?
La numérisation : quel impact pour les cadres ?

Conclusion :

Il est dommage que les gouvernements européens ne parviennent pas à dépasser les constats pour proposer des solutions opérantes face à la fois au manque fiscal constaté actuellement par les états et à l’absence abyssale des cotisations sociales générée par ces plateformes (Ile caïman ou autres pays défiscalisés).

Au niveau syndical, quels revendicatifs?

- Quel cadre de confiance?

- Quel est le statut social pour ces travailleurs?

- Comment atteindre ces personnes, ce nuage de « travailleurs » (working)? Comment pouvoir représenter syndicalement ces travailleurs?

- Quel encadrement pour la mobilité des travailleurs ? (Ex : Accord sur le nomadisme avec BNP paris-bas) ; Emploi de « foule » et « mobile » : cela pose des problèmes de protection des données. Les Travailleurs seront des personnes de plus en plus mobiles au niveau européen que nationaux et cela demande un système ou un régime européen universel de protection sociale.

 

Synthèse des nouveaux défis par l’arrivée de cette nouvelle technologie : Numérisation / digitalisation.

- Mise en commun de connaissances.

- Numérisation / digitalisation : Risque ou opportunité pour des nouveaux emplois, des nouvelles professions, sur le temps de travail, sur le stress, sur l’égalité d’emploi homme-Femme.

Quelle formation pour les ingénieurs, les managers et les travailleurs pour créer des protections sur les données personnelles (gestion et protection)?

L’enjeu est de trouver des personnes, ayant des profils, avec une vraie réflexion, basée sur la science humaine sur « comment penser le codage », plutôt que « penser à coder ». La Formation doit être un levier pour permettre de se réapproprier la culture, le management « via la donnée », mais aussi et surtout pour sensibiliser sur les opportunités et les risques du numérique.

Les syndicats appellent à innover et à harmoniser leur politique et leur structure aux besoins de ces nouvelles formes d’emplois.

Hormis la nécessité d’adapter des règlementations aux changements à venir et d’en développer au niveau européen, à cause de la nature sans frontière de la numérisation, les syndicats appellent à innover et à harmoniser leur politique et leur structure aux besoins de ces nouvelles formes d’emplois.

Deux postulats ont été mis en avant lors de cette conférence : « Intelligence = connectée ? » (à vérifier) et « ce n’est pas la plateforme qui crée de la valeur (de l’intelligence) mais les individus de la plateforme ».

Questions : Comment remettre l’humain au cœur de ce système connecté pour le rendre plus intelligent et non pour faire du « moins disant », mais du « mieux disant »? En d’autre terme, la connexion crée-t-elle toujours de l’intelligence ? Si oui, laquelle ? Quel type ? Pour quel bienfait pour les cadres et les non-cadres et la Terre (dans une démarche de développement durable). Si non, Pourquoi ?

Notes personnelles de Lauric Duvigneau, ce 14 octobre 2016, à Paris, siège de la Confédération de la CFDT.

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